Les conservateurs compatibles avec la cosmétique bio ?

18 Août 2014 | par Ecocentric

Un sujet très controversé en cosmétologie, ce sont les conservateurs synthétiques, comme les parabens, qui sont strictement interdits en cosmétique bio.

Quelles sont les alternatives aux additifs synthétiques pour protéger nos produits cosmétiques naturels et éviter qu’ils ne se contaminent ? Eléments de réponse.

Un conservateur donne une durée de vie de 2 à 3 ans pour un cosmétique non ouvert, et de 6 à 12 mois pour un cosmétique ouvert. Il faut savoir que les produits cosmétiques sont d’excellents milieux de culture dû à la présence d’eau et d’extraits biologiques qui favorisent le développement microbien.

Selon vous, quelles sont les principales sources de contamination ?

  • Contamination par le personnel lors de la préparation du produit ;

Ce qui a des conséquences désagréables à plusieurs niveaux :

  • Au niveau des caractéristiques organoleptiques : odeur désagréable, changement de couleur, apparition de granulations et produit qui devient trouble;

Vous l’aurez compris, on ne peut pas se passer des conservateurs en cosmétique. Mais des conservateurs synthétiques, oui !

On distingue deux types de conservateurs : les antimicrobiens et les antioxydants.

CONSERVATEUR ANTIMICROBIEN

Les antimicrobiens sont utilisés pour protéger la phase aqueuse du produit et sont choisis selon plusieurs critères :

  • Être microbiostatique ou microbicide sans détruire la flore cutanée. En d’autres termes, microbiostatique signifie qui empêche la prolifération des germes présents mais ne détruit pas ceux déjà existants, et microbicide signifie qui détruit les germes présents. Il peut devenir antiseptique si son activité est plus grande ;

Les conservateurs antimicrobiens agissent au niveau des parois, des membranes et du métabolisme génétique des micro-organismes. Les principaux conservateurs synthétiques utilisés dans la cosmétique conventionnelle sont les parabens, le phénoxyéthanol ou le triclosan.

En cosmétique bio, les conservateurs utilisés sont ceux déjà existants dans la nature comme l’acide benzoïque, l’acide sorbique ou l’acide salycilique, et sont autorisés par les labels bio Soil Association, Natrue ou Cosmos.

CONSERVATEUR ANTIOXYDANT

On appelle radical libre, une espèce chimique neutre ou chargée qui possède un électron célibataire. Les radicaux libres sont instables et ont tendance à rechercher un état plus stable en retrouvant un nombre pair d’électron.

Il existe deux types d’antioxydants pour lutter contre ce phénomène : ceux qui inhibent la production des radicaux libres, et ceux qui arrêtent leur réaction en chaîne.

Les antioxydants synthétiques utilisés en cosmétique conventionnelle sont les BHT (buthyl hydoxytoluène) et BHA (buthyl hydroxyanisole).

Alors que ceux incorporés dans les cosmétiques bio sont d’origine naturelle, tels que la Vitamine E que l’on retrouve dans les huiles de tournesol, d’olive, de germe de blé ou de soja, la Vitamine C, les polyphénols d’olivier et les flavonoïdes des plantes.

Il existe également des enzymes spécialisées qui décomposent les radicaux libres. La plus connue est l’enzyme superoxyde dismutase, très utilisée comme antioxydant mais aussi comme actif pour lutter contre le vieillissement cutané.

Source : supports de cours 2008-2009, Gohar Melkonian, Docteur en Pharmacie

Crédits photo : Aïny