Les esclaves de la fast-fashion

13 Décembre 2015 | par ecocentric | Mode

Les esclaves de la fast-fashion

La "fast-fashion" correspond à l'accélération, observée ces dix dernières années, du rythme de production des collections de vêtement destinées au grand public.

Ces cadences infernales sont le fait des grandes enseignes qui suivent les tendances au plus près pour rendre accessible la mode des podiums à tous et ainsi créer une véritable frénésie d’achat autour de collections à bas prix.

Avec des nouveautés toutes les semaines, ces géants de la mode souhaitent alimenter le désir et inciter les clients à revenir en boutique, sans soucis de ce que cette course effrénée à la consommation implique pour les travailleurs, qui à l’autre bout du monde, s’épuisent et parfois meurent pour un salaire de misère.

« Au Bangladesh, il y a des femmes qui travaillent 12 à 16h par jour pour fabriquer nos vêtements, et ce, dans des usines où les fenêtres ont des barreaux et dont les portes sont tenues par des gardes. Elles sont très peu payées. Bien qu’il s’agisse là-bas du revenu minimum, c’est réellement un salaire de misère ! ».

Voilà le constat révolté que forme Livia Firth* à propos du phénomène de Fast-fashion qui a déferlé dans tous nos centres commerciaux ces dernières années. Elle va d’ailleurs plus loin en comparant les marques de « Fast-fashion » (Zara, H&M, Primark… pour n’en citer que quelques-unes), à des dealers de drogue qui inciterait la clientèle occidentale à consommer toujours plus, toujours plus vite, toujours moins cher, sans aucune conscience de ce que cela implique à l’autre bout de la planète.

Ces enseignes implantent leurs usines dans des pays pauvres, promettant d’investir des millions et ainsi contribuer activement à réduire la pauvreté. Ce faisant, elles obtiennent tous les accords, les contrats et les permis de la part des autorités mais une fois la production lancée, elles poussent les cadences et tirent inlassablement les prix vers le bas.

Ces sociétés devenues toute puissantes imposent alors aux ouvriers des revenus extrêmement bas. Les pouvoirs locaux et les gouvernements dépendants des ressources sont comme inféodés et ils sont impuissants pour défendre les droits des travailleurs de leurs pays. En effet, si les pays réclament des augmentations de revenus, les géants de la mode menacent de délocaliser, une fois encore, vers des pays où la main d’œuvre sera (encore) moins coûteuse.

Le phénomène de "fast fashion" c’est de nouvelles collections toute les semaines, jusqu’à 2 fois par semaine, à des prix que la raison ne peux décemment pas justifier. Mais à l’air du « tout tout de suite »,  la rapidité, le caractère éphémère viennent entraver la raison et faciliter les achats compulsifs. 

Livia Firth conclue ainsi : « Au nom de la démocratisation de la mode ils nous ont rendus addicts à cette consommation. Mais qui a besoin de posséder tous ces vêtements ? Qui a besoin de tout ce fatras ? ». La question reste en suspend...

* Fondatrice de l’agence  de conseil  Eco-Age et du Green Carpet Challenge, elle s’est exprimée sur CNN pendant la conférence « Trust Women » de Londres, à cette occasion, elle a annoncé la parution d’un étude visant à établir une uniformisation des minimums salarial à travers le monde.

Crédits : Parker Burchfield

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