Haute-couture & écologie : Quand Chanel se met au vert...

19 Février 2016 | par ecocentric | Mode

Haute-couture & écologie : Quand Chanel se met au vert...

Pour sa collection haute-couture Printemps-Été 2016, la prestigieuse Maison Chanel, menée par son célèbre directeur artistique Karl Lagerfeld, dit plonger à son tour dans le grand bain de la mode écologique.

Voyons ensemble dans quelle mesure…

Le créateur démiurge explique sa démarche par l’actualité : « Tout tourne autour de l’écologie, mais cela n’a jamais été le cas dans le luxe ». Modeste, comme à son habitude, il ajoute : « J’aime l’idée d’amener la mode écologique au stade supérieur, avec plus d’élégance, dans une version véritablement luxueuse ».

Diffusant autour de lui sa toute nouvelle énergie créative, verte, Karl Lagerfeld a donc créé son propre écosystème au cœur du Grand Palais, transformé le temps d'un défilé en un écrin zen et luxueux. Une maison de poupée en bois minimaliste était disposée au milieu d’une vaste pelouse parfaitement entretenue, bordée d'arbres et un étang recouvert de nénuphars. Tout était, selon les mots même du créateur, " très pur, très zen."

Dans son ode à la nature, le créateur a décliné toute une palette de beiges (paille, sable, taupe, jute...) sur des vestes à manches ovales, des jupes crayons aux longueurs strictes et des culottes larges. Coté matières, le naturel a eu la part belle, notamment à travers le bois et le liège.

Pour les ornements, la maison a créé des oiseaux, des abeilles et des libellules brodés sur du tulle ou montés sur des bijoux (comme il n’existait pas de paillettes en bois, toutes les décorations et broderies ont été réalisées au sein des ateliers de la maison).

 
Pour Lagerfeld, l’écologie est l'expression de notre temps, quelque chose à prendre en compte impérativement et un thème créatif à décliner… Un prétexte ?
 

Contredisant sa démarche même, le créateur logorrhéique, n’a en effet pu s’empêcher de faire de l’approximation intellectuelle sur le réchauffement climatique une mode en soi en déclarant qu’il s’agissait peut-être d'un "non-sens.". Dans un univers où tout se recycle, on peut s’interroger sur la sincérité de cette démarche qui a d'emblée tous les attributs d'une posture.  

Réjouissons-nous au moins que si l’on s’attèle à créer dans le respect de l’environnement, on puisse le faire sans entammer l’aura même de la haute couture, sans perdre en magie, bien au contraire. Car ce que Chanel défend là, c’est une antithèse absolue de la fast fashion. Voilà donc ce qu'il reste à la haute-couture, voilà ce qu’il faut choisir de retenir.

Dommage que la présence dans le public du chiot de la it-girl Cara Delevingne ait éclipsé, dans les commentaires du défilé, sa véritable portée…

Crédits : Chanel

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