QELA : quel luxe pour le Qatar ?
05 Février 2014 | par Ecocentric |
Le Qatar n'a pas attendu 2013 pour être (très) actif dans le monde du luxe. Bien sûr en tant que client mais également investisseur avec les rachats de Valentino, de palaces français sur la Croisette ou à Paris, d'Harrods à Londres ou d'une part importante du capital du groupe de luxe LVMH entre autres.
Mais en 2013 la Qatar Fundation via sa filiale Qatar Luxury Group prévoit de lancer sa propre marque de luxe QELA, dont le nom et le logo viennent juste d'être dévoilés.
La rumeur courait depuis longtemps : débauchant à tour de bras au sein des grandes marques de luxe occidentales, jusqu'au français Grégory Couillard, ancien dirigeant du pôle montres de LVMH, nommé président, le Qatar Luxury Group travaille sur le projet QELA depuis plusieurs années déjà.
Pour preuve, la marque QELA a été enregistrée à l'INPI dès 2009 aussi bien pour les produits cosmétiques et la parfumerie, la mode et la maroquinerie, la papetterie, la joaillerie, l'horlogerie... QELA se présente déjà en marque de luxe globale.
Le rachat de la société Le Tanneur & Cie en 2011 avait également attiré l'attention. L'intérêt présumé du Qatar pour les 3 ateliers du maroquinier français était alors sur toutes les lèvres.
Car si les sac Le Tanneur (ou Soco, autre marque du groupe) sont de longue date fabriqués en Asie ou au Maghreb, les ateliers français ont été maintenus et travaillent depuis en sous-traitance pour des grandes marques de maroquinerie de luxe comme Hermès ou Louis Vuitton.
Le rachat de Le Tanneur & Cie offre ainsi au Qatar Luxury Group la base de production idéale pour les futurs sacs à mains et accessoires de maroquinerie QELA.
Si le "made in" des produits de la future marque de luxe qatari QELA semble donc connu, peu d'informations sont aujourd'hui disponibles sur les collections, le style et le positionnement artistique de la nouvelle maison.
Ce qui est sûr c'est que le Qatar Luxury Group est décidé à frapper fort avec l'ouverture de boutiques de luxe QELA sur les plus prestigieuses avenues du monde, une dizaine a priori, dont naturellement à Paris où le fond qatari vient de se porter acquéreur d'un local commercial de 500m² au numéro 50 de l'avenue Montaigne (ancienne boutique D. Porthault).
Dans tous les cas la première boutique ouvrira à Doha au Qatar en décembre prochain car si la vocation de la marque de luxe QELA est internationale, le premier objectif est bien de créer une marque de mode au Qatar.
Mais est-ce que les moyens financiers quasi illimités du petit émirat suffiront pour assurer le succès d'une marque de luxe auto-proclamée comme QELA ?
Je reste convaincu que la meilleure façon d'imposer QELA dans le monde très élitiste des marques de luxe qui comptent serait de prendre un engagement fort et revendiqué pour un luxe durable, respectant l'environnement et les hommes.
Mais je crains qu'au pays des énergies fossiles, l'éthique environnementale de QELA ne soit pas la première priorité de la direction du Qatar Luxury Group.
Alors QELA marque de luxe durable ? Pour tout savoir sur le luxe "made in Qatar", rendez-vous à Doha en décembre prochain ou sur le blog Ecocentric bien entendu.
Credits : Photo by Florian Wehde
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1 commentaire
Bonjour, la France par le biais de certains faibles, de vendre au plus offrant sa réussite luxe, il n'en demeure pas moins, et de très loin, que la FRance conserve un savoir faire millénaire, inégalable, propre à sa culture, sa FOI, tout ne s'achète pas, charge à chaque pays, chaque culture de mettre aussi en avant son travail du luxe, dans une course, il y a toujours un gagnant, un perdant et bien sûr des valeurs montantes à motiver, à chacun de travailler fort, comme le Qatar, de développer la création tout en mettant en œuvre la nouveauté et "bousculer " le phénomène mode pour faire sa place.
Un amoureux du patrimony français.